Les platriers font tranquillement leur entrée en scène. Ils commencent par installer leur matériel. Ici les trétaux sont stockés dans le bureau . Les artistes entrent dans l'arène.....

Youssef nous a spontanément et gentiment transmis dès le premier soir les photos du chantier du jour. Il y a aussi rajouté les photos qu'il avait pris de la mémorable soirée du ftour passée dans sa magnifique demeure jdidienne. Je ne résiste pas au plaisir de remettre une photo supplémentaire de cette très agréable soirée en sa compagnie, celle d'Amina et Imane et celle de Jean Louis et Evelyne. Déjà un souvenir....

Autre heureuse initiative de Youssef la création dans les douches d'une niche destinée à recevoir produits et savons. Bien pratique et je pense que nous demanderons au taddelackeurs de les réaliser dans une autre couleur que les taddelack des murs pour les mettre en valeur....

Les maçons s'attachent aux finitions. C'est le plus long et le plus minutieu. Tout d'abord les encadrements de fenêtres de la chambre Luna et la salle de bains.

Aujourd'hui les ouvriers doivent reprendre le chantier.  Les vacances et l'interruption due à notre séjour sont terminées. Youssef s'est organisé pour que deux corps de métier puissent à nouveau reprendre leur activité. Tout d'abord les maçons. En fait il leur reste une dizaine de jours de travail pour parfaire leur ouvrage. Ils avaient été empèchés par la maladie du Maalem, qui prend en main plus particulièrement les finitions. Le maître artisan étant guéri les travaux vont pour voir se terminer pour ce corps de métier du moins provisoirement puisque nous auront encore le chantier de la porte d'entrée ou leur intervention sera à nouveau necessaire.....

Le deuxième corps de métiers a entrer dans l'arène est l'équipe des platriers. Ils en ont pour environ deux mois et demi de travaux pour le rez de chaussée. L'artisan que Youssef a choisi est spécialisé dans le plâtre beldi et il compte différents chantiers y compris dans les émirats....Nous en attendons beaucoup car les idées et les propositions qu'ils ont faites de concert avec Youssef sont vrament interessantes.

Extrait de l'ouvrage du Dr Adolphe Marcet de 1885:

"Mazagan en arabe Djedida (la neuve) est une ville de six à sept mille habitants. Elle n’a pas l’aspect pittoresque de Tanger ni son cachet si typiquement oriental. Les rues sont suffisamment larges, relativement propres et pas trop mal pavées. A coté des échoppes habituelles des marchands arabes, on y voit des boutiques assez convenables tenues en majeure partie par des israélites indigènes ou étrangers. L’une des faces de la grande place que nous avons traversée en arrivant est occupée par une série de petits établissements, ou l’on boit le thé et le café, au bruit continuel du chant et de la musique maures. Quatre ou cinq réverbères servent à l’éclairage de la ville ; c’est un luxe à signaler.

Mazagan est entourée de remparts, héritage des portugais, ainsi que je l’ai déjà rappelé. Ils sont en bon état de conservation et aussi élevés que les maisons qu’ils enserrent ; aussi, du large ne voit t’ont que des murailles jaunâtres dominées par un minaret blanc. De l’intérieur, ils ne laissent échapper aucune vue ni sur la mer ni sur la campagne, et contribuent à rendre l’aspect de la ville assez triste et son séjour fort peu agréable. Les maisons ont, pour la plupart, un étage, jamais plus. Suivant les pratiques du midi de l’Espagne et de tous les pays chauds les toits sont transformés en terrasses qui offrent ici cette particularité de communiquer librement les unes avec les autres. Les habitants d’un même quartier peuvent ainsi se rendre visite sans avoir à sortir dans la rue. C’est un moyen commode et dont on use volontiers, d’entretenir des relations de bon voisinage.

Notre séjour à Mazagan devait être utilisé par Monsieur Ortéga au mieux des intérêts de sa mission. Une réclamation d’indemnité formulée par notre représentant consulaire depuis longtemps restait toujours en suspens. Une visite de notre ministre au gouverneur semblait une façon naturelle et simple de résoudre la question. Toutefois afin de donner le plus de relief possible à la démarche nous fûmes tous invités à nous y associer.

A l’heure fixée d’avance nous nous mettons tous en mouvement. Cinq moghazni et cinq soldats ordinaires, qui constituent la garde d’honneur du ministre, nous précèdent, comme dans toutes nos sorties officielles.

Ils portent tous un long et solide bâton qui, par le large et généreux usage qu’ils en font, devient, dans leur mains une arme plus redoutée que le sabre inoffensif passé à la ceinture des mozghani.

Notre sortie avait naturellement amené une affluence de curieux sur notre passage. Ceux qui avaient la témérité de trop s’approcher étaient impitoyablement repoussés et poursuivis à grand coup de bâtons, qui s’abattaient sur eux et autour d’eux un peu au hasard, dans le tas, un peu comme s’il se fut agiot de presser la nonchalance d’un troupeau. C’est la manière usitée de faire la police dans les rues …….La maison du pacah est située dans une ruelle étroite et ne présente rien moins qu’un aspect monumental…."

L'ouvrage copié ci dessus est un récit de voyage depuis Tanger à travers tout le Maroc par une délégation Voici une description de Mazagan l'ancienne El Jadida en 1885 lors de la visite du Ministre français Ortega au ministérielle française. La délégation quitte Tanger en bateau pour rejoindre Mazagan . La tempête rend l’accès à El Jadida difficile. C’est de cette localité qu’ elle partira pour sillonner le pays à cheval, sous escorte locale. Cet ouvrage est particulièrement intéressant et révélateur des us et coutumes locales en cette fin du dix neuvième. Les descriptions de fantasias y sont particulièrement intéressantes, ainsi que celles des marchés et souks locaux.

Sont aussi particulièrement bien décrits les relations entre les différentes tribus, les postures cavalières et tout ce qui a trait à la nourriture et aux repas.

Seule la partie ou Mazagan est décrite est mise en ligne. La description qui en est faite relate une petite ville plutôt organisée et moderne par rapport à Tanger ou les communautés autochtones juives et européennes semblent cohabiter en harmonie. Deux ou trois pages supplémentaires sont consacrées au litige entre le gouvernement français et le Caïd de Mazagan, litige financier qui trouve sa conclusion grâce à une très forte pression exercée par le Ministre Ortega sur le potentat local.

Nous sommes rentrés en France, mais El Jadida semble nous suivre partout. Après être tombés sur une pub du Mazagan Resort en double page dans le Monde, voici qu'en ouvrant ma revue Télé ce matin une pleine page est consacrée à une nouvelle résidence qui s'appelle Casadora.

Le concept est nouveau et original dans le secteur même si pour nous il est à l'opposé de ce que nous venons chercher en vivant au Maroc. Il s'agit à priori d'une réalisation dun village fermé, sécurisé, avec ,c'est ainsi que le présentent ses promoteurs, une vie "à la française" et une circulation automobile strictement limitée dans l'enceinte. Il s'agit de plusieurs blocs d'immeubles de 4 étages situés à l'extèrieur de la ville en limite de la forêt d'eucaliptus à 400 mètres de la plage d'Haouzia.

Une navette permet de venir faire ses emplettes en ville, dans une cité ou la vie est au minimum 3 fois moins chère, nous dit la publicité. Le village disposera d'une piscine et dun centre de balnéothérapie. Il sera de plus proche des deux golfs ,le golf Royal et celui dessiné par Gary Player pour le Mazagan Resort.

Autre concept original les appartements sont vendus en temps partagé pour des périodes de deux mois, mais qui se décalent d'une année sur l'autre de façon nous dit la brochure à profiter de touts les saisons......

A 20 000 euros les 60 m2 pour deux mois ceci amène le prix de cession du petit appartement à 120 000 euros pour une cession à l'année ce qui nous fait du 2000 euros du m2 prix confortable même pour El Jadida ou les prix sont déjà élevés....

Les promoteurs Ramos Groupe, sont toulousains et connus pour avoir lancés le concept des résidences pour seniors en France "les sénioriales". Ils semblent vouloir surfer sur les implantations de fonds et de base que le Mazagan Resort met en place à proximité puisqu'ils vantent dans leur brochure la proximité du casino et des huit restaurants.

Ce concept qui privilégie une vie cloitrée fermée "entre européens" voir même entre français est vraiment tout ce que nous détestons....mais bon il faut de tout pour satisfaire tout le monde. Espèrons simplement que ces convois de touristes en navette ne vont pas trop perturber l'harmonie jdiddie...